Les Voltigeurs de Québec

C’est la présence du régiment des Voltigeurs de Québec qui a mené à la construction du Manège militaire : il était en effet nécessaire d’octroyer à cette unité de milice un lieu d’entraînement bien situé, avec suffisamment d’espace pour effectuer des manœuvres et divers exercices militaires. Constitué officiellement en 1862, ce régiment de miliciens est le plus ancien corps militaire canadien-français encore en activité de nos jours.

Faisant partie du 35^e Groupe-brigade du Canada, le 9^e Régiment des « Voltigeurs de Québec » est un régiment d’infanterie légère de la Première réserve des Forces armées canadiennes. Il est basé à Québec et comprend environ 250 membres, dont une fanfare d’une trentaine de musiciens.

Ses membres sont des soldats réservistes qui s’entraînent à temps partiel afin d’être prêts à servir. Ils peuvent appuyer les autorités civiles lors d’opérations locales, par exemple en cas de catastrophes naturelles, mais aussi venir en renfort des troupes militaires régulières lors d’opérations à l’étranger.

Histoire du régiment

C’est en 1862 que naissent les Voltigeurs de Québec, d’abord constitués comme le 9^e Bataillon de fusiliers de la milice volontaire. Le premier commandant est le lieutenant-colonel Charles-René Léonidas de Salaberry. Ce dernier est le fils de Charles-Michel de Salaberry, commandant de l’unité de milice des Voltigeurs canadiens et héros de la bataille de Châteauguay, au cours de laquelle les Canadiens français ont battu les troupes américaines pourtant supérieures en nombre.

Ce n’est donc pas un hasard si le nom de «Voltigeurs de Québec» est choisi pour ce nouveau bataillon et si le centre de l’insigne du bataillon reprend les armes de la famille de Salaberry. La couronne représente le service au souverain britannique. Sa devise,  «Force a Superbe, Mercy a Foible», énonce sans équivoque que l’ennemi doit être prêt à combattre!

Les milices ont toujours joué un rôle important dans la défense de la colonie. Dès l’époque de la Nouvelle-France, on trouve des milices dans la vallée du Saint-Laurent et notamment à Québec. Cette tradition s’est poursuivie sous le Régime anglais et se perpétuera même après la Confédération.

Le bataillon originel naît de la fusion de cinq compagnies de milice canadienne. Celles-ci avaient été créées entre 1857 et 1862 pour compenser l’absence des troupes britanniques de la garnison de Québec, envoyées combattre en Crimée.

Le bataillon devient un régiment en 1900 et adopte officiellement le nom de 9^e Régiment «Voltigeurs de Québec».

Missions et participation active

Dès sa création, le régiment des Voltigeurs de Québec participe à plusieurs importants conflits. En 1864-1865, les miliciens sont envoyés à la frontière canado-américaine pour défendre le pays contre une éventuelle attaque provenant des États-Unis. Ils sont aussi mobilisés contre les raids des Fenians (extrémistes irlandais) en mars 1866, puis lors des soulèvements métis du Nord-Ouest dans les années 1880. C’est au cours de cette campagne que l’unité se mérite son premier honneur militaire. Ils servent aussi en Afrique en 1884, lors de l’expédition du Nil, ainsi qu’en 1899, pendant la seconde guerre des Boers.

L’apport des Voltigeurs se poursuit au 20^e siècle. Lors de la Première Guerre mondiale, ils sont mobilisés pour le service actif le 6 août 1914 afin de fournir des services locaux de protection : ils servent en France dans la région de la Somme, à Arras, à Ypres et à Amiens. Fait intéressant, il s’agit du seul régiment québécois de milice à être entièrement mobilisé pendant la Grande Guerre.

Environ 3000 Voltigeurs se portent volontaires pour le service outre-mer pendant le second conflit mondial. Les membres du régiment renflouent même les rangs des autres régiments canadiens-français qui combattent au front : ils prêtent main forte au régiment de la Chaudière, au régiment de Maisonneuve et aux Fusiliers Mont-Royal dans le nord-ouest de l’Europe et contribuent aux succès du Royal 22^e Régiment en Italie.

Depuis la fin de la Deuxième Guerre mondiale, le régiment continue de contribuer aux missions de maintien de la paix des Nations-Unies et de l’OTAN, notamment à Chypre, en Égypte, en Israël, en ex-Yougoslavie et en Afghanistan.

La Musique des Voltigeurs

Fleuron de l’art musical militaire, la Musique des Voltigeurs de Québec a l’honneur d’être la doyenne des formations musicales encore actives à Québec. Créée le 14 février 1866, elle acquiert dès ses débuts une solide réputation auprès des autorités et de la population en général. Elle est alors sous la direction de Joseph Vézina, pilier de la vie musicale à Québec.

En juin 1880, l’ensemble participe à la création du Ô Canada de Calixa Lavallée, à l’occasion du Congrès national des Sociétés Saint-Jean-Baptiste.

Tout au long du 20^e siècle, la Musique des Voltigeurs de Québec continue de perfectionner son répertoire et son art, s’impliquant dans la communauté et s’affichant comme l’un des meilleurs ensembles musicaux de la Réserve au Canada.

Encore aujourd’hui, la Musique des Voltigeurs de Québec participe régulièrement à diverses parades, dîners régimentaires, messes et concerts bénéfices. La quarantaine de musiciens professionnels qui la composent ont, pour la plupart, été formés au Conservatoire de musique de Québec et à la Faculté de musique de l’Université Laval. En 2016, l’ensemble a fêté son 150^e anniversaire de fondation.

Vous pouvez communiquer avec La Musique des Voltigeurs de Québec pour vos événements. Il saurant apporter une atmosphère authentique à vos événements au Manège Militaire Voltigeurs de Québec.

Un devoir de mémoire

Dès les années 1960, un musée est créé afin de conserver et d’exposer les plus belles pièces marquant l’histoire des Voltigeurs de Québec. Heureusement, l’incendie du Manège militaire en 2008 n’a pas détruit toute cette précieuse collection.

Plusieurs tenues réglementaires, éléments d’équipement et instruments de musique régimentaires peuvent être admirés dans les vitrines intérieures du Hall commémoratif du Manège militaire, rappelant le passé mais aussi le présent de ce qui est, encore aujourd’hui, le doyen des formations militaires canadiennes-françaises. Le Hall commémoratif est ouvert au public tous les jours de 9h à 17h30. Pour information appelez au 418 648-4422 ou cliquez ici.